11 Juin l’éco psychologie en bref
L’écopsychologie est née en Californie dans les années 1990 dans le contexte professionnel de la psychologie pour diriger les professionnels – psychiatres, psychologues, conseillers, enseignants, éducateurs – à aider les personnes à retrouver un lien authentique avec soi-même au travers du contact direct avec l’environnement naturel.
Pourquoi l’écopsychologie ?
Comment ces deux disciplines (écologie et psychologie) se sont rencontrées ? Du… malaise. Toutes deux ont compris qu’elles avaient besoin l’une de l’autre pour affronter d’une part les problèmes de l’homme et de l’autre ceux de l’environnement ; elles ont découvert chacune que ces deux plans étaient étroitement interconnectés.
Dans le monde où nous vivons, le malaise existentiel est grand. Il ne s’agit pas seulement d’un malaise socio-économique mais d’un trouble bien plus profond, impalpable, celui lié au fait de savoir clairement « d’où je viens, qui je suis, où je vais ». Un malaise qui naît du fait de ne plus pouvoir donner clairement de sens à notre vie.
L’écopsychologie met l’accent sur la perte de connexion avec la Terre, avec nos origines plus lointaines et avec notre manière d’être humain. En perdant le contact avec la Terre Mère – avec la Mère – nous perdons le contact avec notre origine, avec notre nature la plus authentique, notre moi profond et celui que les écopsychologue appellent « la conscience écologique ». Nous nous fermons à notre capacité de « sentir » la présence et l’existence des autres de façon paritaire et de ressentir le monde comme quelque chose de vivant auquel nous appartenons. En ce qui nous concerne, nous nous fermons à notre capacité de sentir et de faire vivre les émotions que nous éprouvons, les désirs que nous logeons, les rêves que nous gardons et la singularité dont nous sommes porteurs.
Quand on acquiert une plus grande capacité d’écoute, d’empathie, de compréhension de soi, il devient plus facile d’activer les mêmes capacités à l’égard des autres. En amplifiant les domaines d’application de ces capacités, on arrive à percevoir comme dignes d’attention, de respect, de façon unique et particulière, non seulement les personnes, mais aussi les animaux, ensuite les arbres, les plantes, les pierres, les montagnes, les paysages entiers et les forces naturelles qui prennent soin de ces paysages.
C’est à ce moment là que l’on s’engage à prendre soin du monde, non pas parce que c’est juste et beau d’agir ainsi mais parce que l’on entrevoit la possibilité que nous avons quelque chose en commun avec le reste de la création, que nous faisons vraiment partie de ce monde ! Ni victime, ni patron, ni simple visiteur, ni parasite mais simplement partie intégrante d’un processus de vie.
C’est exactement ce que l’écopsychologie propose : faire prendre conscience à l’être humain et, par là, aux individus, un par un, pour commencer, que nous ne sommes pas seuls sur cette planète verte et bleue… dont nous participons.
Il est clair, arrivé à ce point, que « éco » et « psy » ont beaucoup à échanger et à collaborer pour rejoindre cet objectif. Ecology needs psychology, psychology needs ecology : l’écologie a besoin de la psychologie et la psychologie a besoin de l’écologie – ce fut un des premiers mots d’ordre de cette discipline.
Quels sont les champs d’action de l’écopsychologie ?
développement personnel et thérapie
formation aux relations écologiques
pet relationship et pet therapy
éducation relative à l’environnement
citoyenneté terrestre et défense de l’environnement
contexte organisationnel
développement transpersonnel
Ecopsychologie pratique :
Vers une pédagogie du développement durable
Dans le cadre de la EuropeanEcopsychology Society (EES) l’écopsychologie pratique à été définie sous l’appellation de « EcoTuning », dans le sens de « s’accorder », de « se reconnecter à la nature ».
L’Ecotuning prend comme point de départ la nature extérieure pour arriver à la nature intérieure : en favorisant ainsi un contact plus attentif et sensible à l’environnement naturel, on prédispose également à une plus grande réception (dans le sens d’acceptation) de notre monde intérieur.
Les enseignants, formateurs, éducateurs, et guides nature ont senti le besoin d’amplifier le champ de l’enseignement de l’écologie et de l’éducation à l’environnement depuis une sphère cognitive où l’on apprend à reconnaître fleurs et insectes, vers une sphère avant tout expérimentale, c’est-à-dire avec des sorties plus fréquentes sur le territoire et en contact direct avec l’environnement.
L’élément principal qui caractérise l’écopsychologie dans le champ éducatif est celui de focaliser l’attention aussi sur l’aspect émotif pour réveiller la sensibilité engourdie par les stimuli surtout mentaux de la vie moderne et de reconnaître l’émotion d’une rencontre authentique avec une plante, un animal, un lieu. L’éducation à l’environnement classique vient donc s’enrichir de manière ludique d’éléments introspectifs et d’une formation à la communication. En particulier, dans le travail avec les enfants, on privilégie de laisser émerger des modalités innées de relations spontanées avec la nature et avec les animaux. Accompagner et guider plutôt que diriger de manière prédestinée leur attention et leur sensibilité.
Dans le cadre de l’éducation, il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas tant de « donner » quelque chose aux enfants ou aux adolescents mais de les aider à retrouver cette connexion au monde qu’ils ont encore potentiellement vive à l’intérieur d’eux-mêmes. En tant qu’ecotuner, facilitateur de la relation avec la nature, la première chose que nous devons activer est l’approche maïeutique dans laquelle nous ne devons pas « enseigner » mais plutôt créer les conditions afin de réveiller une sensibilité majeur sur le plan physique (sensoriel), émotif (attention aux émotions) et cognitif (curiosité). La différence avec l’éducation environnementale est que dans ce cas-ci le fait d’impliquer ces trois aspects de base de la nature humaine – corps, émotion, mental – implique qu’en améliorant la relation avec la nature nous invitons les personnes à mieux se connaître. C’est en même temps une éducation de l’écoute de l’environnement externe et de l’environnement interne.
L’ecotuner opère dans le cadre « éco », ouvrant gentiment et de façon ludique une fenêtre sur la dimension intérieure. Un terme contemporain qui se rapproche de l’ecotuning est l’éducation au développement durable. Si nous voulons honorer le développement durable, nous devons comprendre quels sont les principes d’organisation avec lesquels la vie se développe. Dans le futur, la survie de l’humanité dépendra de l’éco-alphabétisation pour avoir clairement assimilé ces principes écologiques.
Référence : Ecopsiché – scuola di ecopsicologia